« Amour et vérité se rencontrent », dit le psalmiste (Ps 84). Pourtant, entre ces deux pôles nos cœurs balancent et nos intelligences cherchent leur chemin. Pour rejoindre l’un, ne faut-il pas parfois se détourner de l’autre, l’oublier un instant, le mettre entre parenthèses ? Ou alors, s’articulent-ils quelque part, là-bas, sur la ligne d’horizon ? Et si c’est le cas, quelle boussole choisir pour marcher vers eux, intellectuellement, tout comme dans le feu du quotidien et les dilemmes qu’il dresse sur nos chemins ?

Toute recherche philosophique ou scientifique montre que le cœur de l’homme est habité par le désir de connaître la vérité. Nous constatons que la Vérité est un appui pour notre vie, une sécurité pour avancer, une aide pour s’élever, comme des ancrages sur la paroi que l’on gravit. La vérité dans les relations, dans les échanges, dans les sciences, dans la religion se présente comme une lumière sur nos pas.

En ce sens, dire la vérité à quelqu’un n’est-il pas la plus grande des charités. Que peut-on offrir de plus beau que la lumière et des appuis ? Mais la vérité nous apparaît aussi comme une intrusion menaçante dans le lien social. Dire qu’il y a une vérité, n’est-ce pas exclure, voire juger et condamner ? Notre société relativiste perçoit souvent la vérité comme une menace pour la liberté, comme une aliénation.

La vérité si utile et inquiétante, comment la dire ? Mais plus encore, comment savoir si l’on dit la vérité ? Chacun a quelque chose de propre et d’indispensable à en dire nous rappelait Aristote. « Que la vérité chrétienne soit symphonique est sans doute la chose la plus importante que nous ayons à annoncer et à méditer », poursuivait Urs von Balthasar, rappelant qu’une symphonie n’est jamais une harmonie doucereuse et relâchée, et qu’une grande musique est toujours dramatique.

La vérité ne jaillit-elle pas dans le dialogue, lorsque chacun est disposé à s’y soumettre plutôt qu’à soumettre l’autre ? Sans doute est-ce là une première piste qui nous aide à voir comment faire se rencontrer vérité et charité. Mais sûrement le Christ nous introduit-il à un mystère plus grand encore. À la question « Qu’est-ce que la Vérité ? », Jésus ne répond rien.

L’intention de cette journée est de prendre le temps de se poser ces questions et de voir comment elles rencontrent notre vie.

Programme

Matin :

9h00 - Accueil

9h15 - Introduction : Dominique Lambert, directeur du cUNdp et Bruno Van der Linden du Cercle le Palier

9h20 - Vérité et charité, impossible harmonie ? Témoignages

Table ronde modérée par Bosco d’Otreppe, journaliste à la Libre Belgique,
avec intervention de Benoît Beuselinck, médecin oncologue, Hôpital universitaire KULeuven ;
Étienne Michel, directeur du SEGEC (Secrétariat Général de l’Enseignement catholique) ;
Comte Herman Van Rompuy, premier ministre émérite de Belgique, président honoraire du Conseil Européen

11h00 Pause

11h15 – 12h15 Ateliers de partage en petits groupes

Pause

Après-midi :

13h30 - Quand amour et vérité se rencontrent : par Laetitia Calmeyn, théologienne, professeur à l’École Cathédrale de Paris et à l’ISSR, membre experte auprès de la Conférence épiscopale de France et de la Congrégation pour la doctrine de la foi

14h30 - Amour et vérité à la lumière de l’encyclique Fratelli tutti : par Laura Rizzerio, docteur en philosophie, professeur à l’UNamur

15h15 - Temps d’échange

15h45 - Synthèse de la journée et conclusion par Dominique Lambert, directeur du cUNdp, docteur en philosophie et physique, professeur à l’UNamur

16h00 - Fin de la journée